Territoire immense et diversifié
L’Abitibi-Témiscamingue possède un riche patrimoine naturel et culturel. Du fait de sa superficie étendue, elle est située dans un territoire d’une extrême diversité, comprenant lacs, rivières, fleuve (rivière Harricana), forêts, collines et caps rocheux.
Situation géographique
Région la plus à l’ouest du Québec, l’Abitibi-Témiscamingue s’étend depuis la frontière ontarienne à l’ouest jusqu’à la Mauricie et l’Outaouais à l’est, puis de l’Outaouais et de l’Ontario au sud (46e parallèle) jusqu’au Nord- du-Québec dans sa limite septentrionale (49e parallèle).
Relief
Le passage d’énormes glaciers sur la région, dont le dernier remonte à 10 000 ans, a façonné le paysage de l’Abitibi-Témiscamingue, rabotant les sommets des montagnes et comblant le fond des vallées avec comme résultat un territoire relativement plat en Abitibi et un peu plus accidenté dans le sud du Témiscamingue. Répondant à un réchauffement climatique, le glacier s’est retiré lentement pour transformer successivement le Témiscamingue, puis l’Abitibi, en deux immenses lacs : le lac Barlow et le lac Ojibway. Après plus de 2 000 ans d’existence et de sédimentation argileuse, ces vastes plans d’eau se sont vidangés et réorganisés en un important réseau de lacs et de rivières, par suite du relèvement du bouclier après la fonte de la glace. Les étendues d’eau suivent ainsi les pentes naturelles et les dépressions du paysage refaçonné. Combinés à un relief relativement plat, les sols argileux ont favorisé le développement de milieux humides importants et propices à l’établissement de l’orignal.
Hydrographie
L’Abitibi-Témiscamingue jouit d’un immense territoire naturel morcelé par les eaux alors que 9 % du territoire est composé d’étendues d’eau. 20 034 lacs et rivières (12 % de la superficie du territoire) aux ramifications abondantes, aux chutes spectaculaires, aux rives composées de magnifiques parois rocheuses, de plages de sable, de caps rocheux et de forêts verdoyantes embrassent le paysage. La région compte 9 plans d’eau d’une superficie supérieure à 100 km2, souvent truffés de baies étroites. De plus, elle regorge de lacs d’esker abritant une biodiversité d’une grande richesse et alimentés par un réseau de tunnels qui contiennent l’eau la plus pure au monde, issue de la fonte des glaciers. Deux grands bassins hydrographiques, coulant vers des pôles opposés, le Saint-Laurent et la Baie-James se divisent les eaux du territoire de part et d’autre de la ligne de partage des eaux qui traverse la région d’ouest en est.
Superficie et couvert forestier
La région compte 65 064 km2 ce qui la positionne comme la 4e plus vaste région du Québec. L’Abitibi- Témiscamingue s’étend sur plus de 300 km dans l’axe nord-sud et sur presque autant dans l’axe est-ouest. Son couvert forestier, qui représente 11 % de celui du Québec, s’étend sur 85 % de l’ensemble du territoire régional. Cette superficie boisée est constituée à 89 % de terres publiques, ce qui en fait un vaste terrain de jeu pour la pratique des activités de nature et d’aventure, de villégiature, de chasse, de pêche, etc.
C’est un territoire immense avec une faible densité d’habitants (2,6 habitants/km2 en 2021). Un lieu singulier où la nature impose sa présence avec des sites de pratique d’activité plein air peu achalandée suscitant une impression de quiétude et de liberté.
Végétation et perspective visuelle
La diversité des paysages de la région en met plein la vue grâce à la présence de deux réalités forestières aux charmes distinctifs, la forêt boréale en Abitibi et la forêt mixte au Témiscamingue. Le sud du territoire témiscamien se situe sur un plateau coupé avec beaucoup de relief formant des petites vallées encaissées dans un paysage harmonieux et doux. Une diversité très grande de feuillus et de conifères composée d’essences comme le pin blanc, le pin rouge, l’érable à sucre, le chêne et le bouleau jaune caractérise le paysage. On y retrouve de très vieilles forêts abritant des arbres immenses.
Plus on monte vers le nord, plus la forêt est homogène. Les arbres perdent de la hauteur et du diamètre et le paysage s’aplanit. De plus en plus d’épinettes sont visibles. La perspective visuelle augmente. On voit des paysages sur des distances incroyables, plusieurs dizaines de kilomètres. L’air devient de plus en plus sec et la nébulosité diminue. Lorsqu’on s’élève en altitude sur les nombreuses collines d’Abitibi, on peut ainsi voir jusqu’à 50 kilomètres de distance. On bascule dans les grandes étendues à l’approche du Grand Nord. L’Abitibi se caractérise par la présence typique du sapin baumier, des épinettes blanche et noire et du bouleau blanc ainsi que par le pin gris, le mélèze et le cèdre. Au nord-ouest de la région, dans la municipalité de Duparquet, vivent des arbres parmi les plus anciens de l’est du continent, allant jusqu’à plus de 800 ans. On y retrouve entre autres, le plus vieil arbre du Québec, un thuya (cèdre) d’environ 1000 ans.
Faune
Les bois de l’Abitibi-Témiscamingue regorgent d’animaux, petits ou gros, ours noirs, orignaux, loups, lièvres, perdrix, renards et lynx. Près de trois-cents espèces d’oiseaux arpentent le ciel et les eaux de la région et une cinquantaine d’espèces de poissons sont présentes dans les lacs et rivières, de même que de nombreux castors. Les amateurs de chasse, de pêche et de piégeage sont nombreux, ayant l’opportunité de pratiquer ces activités à proximité de chez eux. Grâce à l’étendue des chemins forestiers, d’une ampleur comparable au réseau routier, la forêt régionale a la particularité d’être grandement accessible. Plus de 6 952 abris sommaires (2019) y sont dispersés, représentant 72 % de tous ceux que compte le Québec. La chasse à l’orignal est particulièrement prisée; 24 716 permis de chasse à l’orignal ont été délivrés dans la région en 2021 mobilisant le quart de la population adulte, le temps venu, et chamboulant du même coup les agendas des entreprises et des organisations régionales. Aux chasseurs s’ajoutent, chaque année, près de 100 000 pêcheurs parmi lesquels 40 000 résident dans la région, faisant de la pêche l’une des activités les plus courues.
Climat généreux
Quatre saisons bien distinctes se succèdent en Abitibi-Témiscamingue. Les hivers rigoureux, mais secs avec un enneigement important qui reste au sol laissent place, le temps venu, à des étés chauds. Comme le territoire s’étend sur une très vaste superficie (300 km dans son axe nord-sud), on assiste à des variantes de climat importantes à l’intérieur même de la région. Plus chaud et moins enneigé que l’Abitibi, le Témiscamingue jouit d’un printemps et d’une floraison plus hâtifs et d’un automne plus tardif.
Par ailleurs, le soleil se couche une demi-heure plus tard qu’à Montréal lors du solstice d’été, offrant ainsi des heures supplémentaires enviables de clarté hebdomadaire. En conséquence, les abeilles butinent plus longtemps et produisent davantage de miel. Les particularités du climat font également en sorte que les petits fruits sont plus sucrés et que les arbres sont dotés d’une fibre plus dense. L’Abitibi-Témiscamingue profite en outre d’un ciel plus bleu que bleu. Cette particularité régionale est souvent citée parmi les grands atouts de la région, de pair avec les aurores boréales et les spectaculaires couchers de soleil tout en couleurs.
Population
L’Abitibi-Témiscamingue abrite une population de 148 242 habitants (2021) bouillonnante et innovatrice cultivant un rapport intime avec la nature. Elle se compose de multiples origines et trois langues y sont parlées : le français est la première langue avec 94,8 % de la population, l’anglais 3,6 % et enfin la langue algonquine 1,6 %. La région est riche de la présence millénaire des communautés anicinabek (plus de 8 000 ans). Le territoire constitue avec fierté le cœur de la nation anicinabe, sept des onze communautés du Canada y étant établies.